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Baptiste-Florian Marle-Ouvard
14 avril 2019 - 16:00 - 17:00
Baptiste-Florian Marle-Ouvard, organiste titulaire de Saint-Eustache (Paris), interprétera Widor, Bach, Franck, Dupré, Langlais et improvisera pour un concert Passion/Résurrection, à l’occasion de la fête des Rameaux.
Interview de l’artiste. (AROSS) D’où venez-vous ?
Baptiste-Florian Marle-Ouvard: Je suis originaire de la région parisienne où j’ai grandi et suivi l’intégralité de mes études. Mon métier me fait beaucoup voyager et j’aime découvrir de nouvelles cultures et de nouvelles contrées. Mais sans aller forcément bien loin, notre beau pays regorge déjà de trésors à découvrir et je suis loin d’en avoir fait le tour. Mais finalement je suis toujours heureux de rentrer à Paris.
Pourquoi ce programme ?
Mon concert aura lieu le dimanche des Rameaux, également appelé dimanche de la Passion. J’ai donc composé mon programme autour de ce thème, en choisissant des œuvres qui s’adaptent au mieux avec le grand orgue symphonique de Saint-Sulpice.
A quel moment vous êtes-vous dit « je veux faire de la musique mon métier » ?
Je ne me suis jamais vraiment posé la question en ces termes. J’ai commencé le piano à l’âge de 4 ans. Je disais à l’époque « quand je serai grand, je serai pianiste, compositeur et chef d’orchestre » mais comme métier je souhaitais devenir conducteur de train. J’ai étudié l’écriture, la direction d’orchestre pendant deux ans avec l’immense chef François-Xavier Roth et commis quelques pages de musique qui j’espère s’oublieront rapidement… Je suis finalement organiste et improvisateur, ce qui n’est pas si éloigné. Et plutôt que de conduire des trains je suis devenu pilote d’avion. Entre un commandant de bord et un chef d’orchestre, il y a beaucoup de points communs.
Qu’est-ce que vous faites avant un concert ?
Les quelques heures, voir les minutes, qui précédent un concert sont déterminantes dans la qualité de la prestation. La plupart du temps, lorsque cela est possible, je me réserve un temps de repos avant le concert. Il m’arrive également de faire quelques exercices de Yoga. Ensuite vient le moment de la concentration, lorsque l’on passe l’habit du concertiste, peu à peu je me mets dans l’ambiance. L’heure approchant, je me tiens non loin de la console, puis viens l’instant solennel de la première note. Le concert a commencé !
Quelles musiques écoutez-vous en dehors du classique ?
Selon les moments ou les situations j’écoute des musiques différentes, j’aime particulièrement le Jazz, notamment le Free-Jazz qui parfois se rapproche beaucoup de la musique « savante » contemporaine. Autrement il peut m’arriver de subir d’autres styles de musique comme tout un chacun dans les lieux publics… Ceci-étant, en tant qu’improvisateur j’aime me confronter de temps à autres à d’autres styles musicaux, dès lors que ceux-ci puissent m’apporter de nouvelles idées. La musique du monde est une grande source d’inspiration qui a nourrit d’ailleurs bien des compositeurs. La musique Electro exerce sur moi une certaine fascination également. Mais il s’agit plus ici de curiosité que d’une écoute récréative.
Si vous pouviez voyager dans le temps pour rencontrer un compositeur, musicien ou personnage célèbre, qui choisiriez-vous ? Et pourquoi ?
Difficile de n’en choisir qu’un ! J’ai toujours été fasciné par les génies aux talents multiples. Da Vinci, Einstein pour n’en citer que deux. Quant aux compositeurs, il me faudrait plus qu’une vie et une machine à voyager dans le temps pour rencontrer : Bach, Mozart, Schumann, Mendelssohn, Tchaïkovsky, Ravel, Debussy et bien d’autres. Deux musiciens que j’aurais aimé rencontrer, le Maestro von Karajan et Pierre Cochereau.
Comment choisissez-vous vos chaussures d’orgue ? (danse, talon, classique, matière etc.)
Le choix des chaussures d’orgue est certainement l’une des épreuves les plus difficiles dans ce métier. Ne chaussant pas très grand, j’ai très souvent la malchance de ne pas trouver ma pointure lorsque je repère le modèle idéal. C’est finalement les chaussures de danse qui me paraissent le plus adapté. En cuir souple, la semelle est très fine et le talon juste suffisant. L’esthétisme est cependant sacrifié au profit du confort et de la technique de pédalier. Mais heureusement, il me reste mes chaussettes rouges ! Les inimitables et inégalables Gammarelli – tailleur des Papes à Rome depuis 1798.
Est-ce la première fois que vous jouez l’orgue de Saint-Sulpice ?
J’ai déjà eu par deux fois déjà, le privilège de jouer cet instrument unique entre tous. Je me souviendrai toujours de l’émotion ressentie, il y a bientôt dix ans, lorsque je me suis assis pour la première fois face aux cinq claviers de cette console légendaire. Je pense que l’émotion sera toujours aussi intense cette fois-ci. Dès que l’on pousse la lourde grille en fer forgé en haut des escaliers, l’on sent encore la présence de M. Widor ou M. Lefébure-Wely comme s’ils nous attendaient au salon. Mais je serai néanmoins très heureux d’y retrouver Daniel Roth !