Christophe Zerbini (1982-2018)
Cher Ami,
Tu nous manques terriblement. Depuis ton arrivée à la tribune de Saint-Sulpice en 2010, tu t’étais imposé comme registrant hors pair. Le côté droit de la console, avec les appels d’anches, les accouplements, la tourne… et la boîte expressive n’est vraiment pas le plus facile des deux. L’Ad nos de Liszt, la Sonate de Reubke, la transcription de l’Ouverture du Vaisseau Fantôme de Wagner… rien ne nous arrêtait. Tu donnais toujours le meilleur de toi même, conscient de l’exigence de ce lieu et de son histoire.
Que de moments de bonheurs musicaux avons nous vécus chacun à un bout du banc ! Combien de regards complices avons nous échangés quand nous sentions que notre « Daniel national » était en train de se surpasser dans une improvisation. Des moments plus douloureux, nous en avons également partagés. Tu fais partie des gens qui ont une humanité si grande qu’elle marque profondément nos cœurs et nous invite à prendre exemple sur toi.
Tu as fait de nombreuses recherches sur l’orgue de Saint-Sulpice et son histoire. Tes exposés lors des Journées du patrimoine ont été loués pour leur clarté et leur pédagogie. Tu aimais ton métier de professeur.
Nous avions tellement de projets… L’AROSS te doit énormément et ton départ laissera à jamais un goût amer d’inachevé.
Ken Starr (1950-2017)
Organiste américain à la Trinity Church (Boston) et à Saint-Patricks’ Church (Roxbury, MA), Ken Starr était francophile et un grand admirateur de l’art d’Aristide Cavaillé-Coll. Il s’intéressait tout particulièrement aux compositions de Léonce de Saint-Martin et vénérait les instruments de Saint-Ouen de Rouen et de Saint-Sulpice. Il avait notamment donné plusieurs récitals à Notre-Dame de Paris (1977, 2002, 2005) et plusieurs auditions à Saint-Sulpice (1997, 2003).
Les organistes et les amateurs d’orgue lui doivent beaucoup, puisqu’il avait pour habitude de soutenir la création contemporaine au travers de ses commandes auprès des compositeurs Gerre Hancock, André Fleury, Eugène Reuchsel et Daniel Roth.
Lire: Interview of Ken Starr
Odile Roth, née Mangin (1939-2015)
Elle était très présente. Mais elle ne se mettait pas en avant. On pouvait compter sur elle. Elle avait de la bonté. Elle savait vous mettre à l’aise.
Décédée le 9 mars 2015, Madame Odile Roth était l’épouse du titulaire de notre grand-orgue, si présente et appréciée de tous. Elle était trésorière et secrétaire de l’AROSS.
Lire : Homélie pour Odile Roth
Hervé Lussigny (1943-2007)
Hervé, c’est la première fois que tu nous attristes. On s’attendait depuis quelque temps à ton départ, mais on ne peut y croire, cher ami.
Ici, à Saint-Sulpice, tu étais chez toi. » Maison » avais-tu l’habitude de dire. Tu as toujours été auprès de l’organiste du grand orgue, déjà à l’époque où tu étais enfant de chœur, sous le titulariat de Marcel Dupré. Depuis la nomination de Daniel Roth au grand orgue, le premier dimanche après Pâques 1985, tous les dimanches, tous les jours de fêtes tu étais à la tribune de Saint-Sulpice pour aider à tirer les jeux de l’orgue, renseigner sur le déroulement de la cérémonie, enregistrer, tout surveiller. Que de matinées exaltantes as-tu vécues ici depuis plusieurs décennies en assistant l’organiste ! Que de nuits passées pour les enregistrements ! Avec ton bon sourire, combien de gens as-tu reçus ici aimablement. Tu étais connu, on peut le dire, du monde entier… Tu avais l’art de mettre tout le monde à l’aise. Tu étais toujours chaleureux, tu nous faisais toujours rire avec tes histoires d’orgues, de trains, de grands prix de Formule 1. Tu mettais une ambiance chaleureuse et bon enfant dans la tribune, et tu faisais vraiment vivre le petit salon de Widor. Nous n’oublierons pas tes conversations enrichissantes toujours si spirituelles. Quelle générosité et quelle ardeur tu mettais à faire partager ton enthousiasme pour le facteur d’orgue Aristide Cavaillé-Coll et pour J. S. Bach, » le cinquième évangéliste » comme tu aimais à le dire ! » Portier » de la tribune était le titre dont tu te prévalais. Mais tu étais tellement plus que cela… Et surtout, tu aimais les gens, leur contact, et tu t’intéressais à eux. Avec ta famille, tes amis sont venus nombreux ici aujourd’hui pour te dire toute leur amitié, toute leur affection et l’immense tristesse dans laquelle ils sont plongés par ton départ si prématuré. Ton souvenir restera toujours vivant et les très nombreux témoignages de sympathie qui nous parviennent montrent combien tu étais apprécié et aimé de tous. » Merci Aristide ! « , te plaisais-tu à lancer à la fin des cérémonies. À notre tour, nous voulons te dire merci, pour tous ces moments chaleureux remplis de ta présence et de ton humanité ! Merci donc à toi, pour tout cela, cher Hervé !
Ses amis